Et les yeux pour me dire

Le Tome Cinquième des Mémoires du Docteur Birago Diop, le dernier ne cesse-t-il de répéter, se place sous le signe de la continuité. Au fur et à mesure que Birago évoque une partie de sa vie qui se rapproche de l'actualité, il devient un chroniqueur. Les événements se multiplient, les lignes directrices s'estompent, les thèmes majeurs ne s'imposent plus. Tout semble également important, tant l'auteur dans cette évocation de ses amis, parents et même préférés... s'en donne à coeur joie. Il n'écrit certes pas pour séduire. Il se fait plaisir et fait plaisir à ses amis. Tant mieux si le public, le grand public, y trouve son compte.

Comme dans les volumes précédents, on reste confondu devant la précision des détails. Birago a une bonne mémoire et il aime en user. Il confère moins d'épaisseur aux faits dans ce volume, peut-être parce qu'il considère qu'il doit être le dernier recueil de ses Mémoires, qu'il veut y dire tout le reste.

C'est là que se situe l'innovation ; il change son rapport aux événements, se situe un peu plus en dehors. Mais pour ce qui est de dire les choses, on sait qu'il y excelle. C'est d'ailleurs à ce niveau que l'on peut saisir la continuité des Contes d'Amadou Koumba aux <<Mémoires ».