SAINT-LOUIS
 
 Près de l'Océan qui t'empêche de vivre
 La vague du désert roule à l'horizon;
 Calme tu dors et le soleil qui t'enivre
 Te berce à l'éclat de ses brûlants rayons.
 
 De ton lourd sommeil nul chant ne te délivre
 Ville qu'endormit l'autre incantation ;
 Et mon âme saoule des rêves des livres
 Voudrait entrevoir tes sourdes visions.
 
 Elle voudrait ouïr ta voix qui s'est tue
 Et le murmure de tes nuits révolues
 Où s'agitaient tes pensers vers l'avenir.
 
 Le flot rugit, la vague lèche la plage,
 La mer s'avance que tu laisses venir
 Calme dormeuse en songeant à un autre àge.
 
 1925.