à René FLORIO

En goûtant comme toi au " Vin Triste " j'ai entendu monter cette

MELOPÉE

Une âme s'affale au fond d'une yole
Bercée au fil des rythmes assourdis ;
Comme un cœur sans défense qu'on désole
L'eau se laisse fendre - et sonne midi.

Bercé au fil des rythmes assourdis
Un chant traîne lent comme une plainte.
L'eau se laisse fendre - et sonne midi,
Les douze notes, une â une, tintent.

Un chant traîne lent comme une plainte Étouffé au sein des lourdes senteurs. Les douze notes une à une tintent Réveillant un long écho dans un cœur.

Étouffé au sein des lourdes senteurs
Le chant effleure les rides de l'onde
Réveillant un long écho dans un cœur
Où se creuse une blessure profonde.